Exister, au sens littéral

Du latin ex-sistere : « se tenir hors de », apparaître, émerger, se manifester dans le monde.

Exister, c’est être là, au monde, présent — au-delà de simplement « être ».

Ce n’est pas juste :

• Être vivant (une plante vit, mais a-t-elle conscience de son existence ?)
• Être utile ou productif
• Avoir une identité sociale

C’est plus profond : une présence à soi, aux autres, au monde.

Philosophiquement, qu’est-ce qu’exister ?

Descartes :

« Je pense, donc je suis. »
Exister, c’est penser : c’est dans la conscience de soi que réside l’existence.

Sartre (existentialisme) :

• L’homme existe avant d’être : il n’a pas d’essence prédéfinie.
• Il est condamné à être libre, à se construire lui-même par ses choix.

Exister, c’est se choisir, se créer — parfois dans l’angoisse, mais toujours dans la liberté.

Heidegger :

• Il distingue « être » (Sein) et « l’être-là » (Dasein) de l’humain.
• Exister, c’est être conscient de sa finitude, du temps, de la mort.

C’est être jeté dans le monde, mais capable de l’habiter avec sens.

Dans les spiritualités

Dans le bouddhisme, exister, c’est expérimenter l’impermanence. Rien n’a d’existence fixe. L’ego est illusion. La vraie existence est dépouillée de toute possession ou attachement.

Dans le christianisme, exister pleinement, c’est participer à une relation avec Dieu, à une vérité plus grande que soi.

Dans d’autres traditions mystiques, exister, c’est se fondre dans l’être, faire un avec le Tout, dans la paix, la conscience ou l’amour.

Exister, humainement

Exister, c’est aussi :

• Être vu, entendu, reconnu
• Ressentir profondément, même la douleur
• Avoir une place, même silencieuse
• Lutter pour sa propre vérité
• Aimer, créer, douter, se tromper, recommencer

Exister, ce n’est pas réussir :
c’est être en mouvement, en relation, en présence.

Conclusion

Exister, c’est apparaître dans le mystère.
C’est porter en soi la lumière fragile de la conscience,
Savoir que l’on est là — et que cela suffit pour être infini.