Expulsion : quand un mot administratif brise des vies
Parmi les mots qui blessent, certains ne crient pas. Ils sont froids, secs, techniques. Mais ils portent en eux une violence immense. Expulsion est de ceux-là.
Ce mot ne parle pas. Il déclare. Il ordonne. Il efface.
Il ne dit rien des visages concernés, rien des familles, des larmes, des valises pleines d’incertitude.
Il ne laisse pas de place à l’histoire, ni au contexte, ni à la mémoire.
On expulse comme on déplace un objet, comme on ferme un dossier. Pourtant, on parle d’êtres humains. De femmes, d’hommes, d’enfants, souvent fragiles, souvent silencieux, qui demandent juste une chance.
L’expulsion n’est pas qu’un acte légal. C’est un arrachement intérieur.
Elle touche à l’identité, au sentiment d’appartenance, à la dignité.
Elle dit : « Tu n’as pas ta place ici. » Et cette phrase laisse une cicatrice.
Il est temps de réhumaniser ce mot, de l’entendre autrement. Non pas pour nier la complexité des lois ou des frontières, mais pour ne jamais oublier l’humain derrière le chiffre, la décision, ou la procédure.
En résumé
Expulser, c’est exiler plus qu’un corps : c’est blesser un cœur.
Et aucun système ne devrait fonctionner sans compassion.